Huacas del Sol y de la Luna

Au sortir de Trujillo, on emprunte la Panaméricaine vers le Nord, puis on bifurque sur la gauche. On travers alors un ensemble villageois, arbres, maisons modestes, champx verts où paisent quelques chevaux. Plus loin, au bout de la piste, se trouve un des sites intéressant des environs - les huacas del Sol y de la Luna, c'est-à-dire du Soleil et de la Lune - Huaca étant à mettre en relation avec la notion de site sacré.

La Huaca de la Luna - et quelques touristes en prime

Ces deux ensembles ont été découverts par un archéologue à la fin des années 80 - des pilleurs de tombe l'avaient remarqué auparavant. Depuis 1991, un programme de recherches et de sauvegarde a été mis en place. Pour le moment, seul la huaca de la Luna a été le cadre de fouilles - il faut s'imaginer une colline construite par l'Homme. En face, la huaca del Sol. Ils sont considérés comme des lieux réservés à la classe dirigeante, le peuple se serait réparti dans la partie basse entre les deux monticules.

Au loin, la Huaca del Sol. Et devant, les restes des présumées habitations.

Ces constructions sont l'oeuvre de la civilisation Moche (IIème - VIIIème siècle). La huaca de la Luna avait une fonction cérémonielle, et pas moins de cinq temples ont été retrouvés, construits les uns sur les autres. Le socle du premier temple était situé au-niveau du sol. C'est le plus petit des cinq. Pour une raison inconnue, il a été remplacé par un second temple, de taille supérieure puisque le premier temple a été en quelque sorte entouré d'une muraille d'adobe qui l'a protégé, et que le sol du deuxième temple était le toit du premier. Et ainsi de suite...
Du cinquième temple ne reste pas grand-chose, celui-ci n'ayant pas été protégé - fuite des habitants ?
Il est possible de trouver les emplacements où avaient lieu les sacrifices (en partie humains). Le plus important dans ces rituels était que le sang soit recueilli.
Les murs des temples étaient richement ornés, de bas-reliefs colorés ou uniquement de peintures murales, et une bonne partie a été conservée, avec des couleurs d'une intensité étonnante.
Souvent on voit le visage grimacant d'une incarnation divine, qui tantôt à l'air de bonne humeur, tantôt de mauvaise.

Le visage griamaçant en question

Des motifs rapelleant la mer et les vagues sont également présents. A l'extérieur, le plus spectaculaire est probablement la structure en gradins peints de grandes frises successives. La bande inférieure présente la procession des futurs victimes des sacrifices et leurs bourreaux, puis une frise représentant des hommes dansant - la danse ayant été une activité importante -, sur une autre on peut remarquer une figure de type de dragons bicéphalique, sur une autre encore des références au monde de la pêche.

Cette huaca est en constante évolution, puisque des fouilles ont toujours lieu. Quand à la huaca del Sol, aucunes recherches n'ont été menées jusqu'à maintenant.